Vous connaissez peut-être déjà l’autoconsommation individuelle — produire sa propre électricité solaire et la consommer directement. L’autoconsommation collective, elle, va plus loin : elle ouvre la voie à une énergie locale, partagée entre plusieurs acteurs d’un même territoire.
Mais comment ça marche, concrètement ?
Le principe de l’autoconsommation collective (ACC)
L’autoconsommation collective permet à un ou plusieurs producteurs d’électricité (par exemple via une toiture solaire ou une centrale au sol) de partager leur production avec un ou plusieurs consommateurs situés à proximité.
Les participants — producteurs et consommateurs — s’organisent autour d’une Personne Morale Organisatrice (PMO), qui assure la gestion du projet. L’électricité produite est injectée sur le réseau public (celui d’Enedis ou d’une régie locale), mais sa répartition est ensuite définie de manière contractuelle entre les membres.
Les avantages de l’ACC
Un impact environnemental renforcé
L’autoconsommation collective favorise la consommation d’une électricité renouvelable et locale, directement corrélée à la production solaire. Ce lien direct incite à ajuster ses usages, à mieux consommer et à valoriser l’énergie au bon moment.
Des gains économiques pour tous
- Pour les producteurs : la vente de l’électricité en ACC est souvent plus rémunératrice que la revente sur les marchés ou via un tarif d’achat classique
- Pour les consommateurs : le prix d’achat est généralement inférieur à celui proposé par leur fournisseur habituel. De plus, ce prix peut être sécurisé sur plusieurs années, ce qui protège des hausses du marché
Une utilité sociale concrète
Le projet peut intégrer des dimensions solidaires : en ajustant la clé de répartition ou les conditions tarifaires, il est possible de faire bénéficier les ménages modestes ou les bâtiments publics (écoles, maisons de santé, etc.) d’une électricité moins chère ou prioritaire.
C’est un vrai levier pour faire de la transition énergétique un projet collectif, inclusif et local.
Quelques règles à connaître :
- Périmètre géographique : les participants doivent être situés dans un rayon de 2 km maximum (jusqu’à 20 km par dérogation en zone rurale).
- Puissance maximale : les installations sont limitées à 5 MWc
- Répartition de l’électricité : une clé de répartition est définie librement entre les membres pour partager la production, en fonction des profils de consommation ou d’objectifs sociaux.
Comment mettre en place une opération d’ACC ?
Techniquement, la mise en œuvre est relativement simple :
- Chaque consommateur doit être équipé d’un compteur communicant (Linky)
- Une Personne Morale Organisatrice (PMO) est créée — généralement sous forme d’association loi 1901 — pour porter le projet et contractualiser avec le gestionnaire de réseau (Enedis).
- Un acteur technique spécialisé accompagne la PMO pour le suivi opérationnel : paramétrage de la clé de répartition, intégration de nouveaux membres, suivi des flux d’énergie, facturation, etc.
Et côté réglementaire ?
Depuis 2017, l’autoconsommation collective est officiellement encadrée par le code de l’énergie. Les démarches sont structurées mais accessibles, à condition d’être bien accompagné :
- Déclaration du projet auprès d’Enedis via leur portail dédié.
- Signature d’un contrat d’autoconsommation collective entre les membres et Enedis.
- Paramétrage de la clé de répartition et mise en service.
Zoom rapide : l’autoconsommation collective patrimoniale
L’autoconsommation collective est aussi possible entre plusieurs sites appartenant à une même entreprise, ou collectivité : on parle alors d’autoconsommation collective patrimoniale. Ce modèle simplifie la gestion, car il n’y a pas besoin de créer une nouvelle structure (PMO) ni de contractualiser avec des tiers. L’énergie produite est partagée “en interne”, avec un suivi des flux via les compteurs communicants.
C’est une solution idéale pour optimiser la consommation d’énergie renouvelable sur un patrimoine immobilier diversifié, tout en maîtrisant les coûts et en soutenant les objectifs de transition énergétique.
En résumé
L’autoconsommation collective, c’est :
- Une électricité renouvelable, locale et partagée.
- Un modèle économique plus vertueux, au bénéfice direct des territoires.
- Une organisation souple, qui repose sur la volonté des participants.
- Une solution déjà opérationnelle, qui ne demande qu’à se déployer davantage.